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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/8

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des représentants, faire et défaire des dynasties, remanier sans cesse le ménage de l’État et son personnel, se partager les terres et se passer les priviléges : tout cela était facile, mais ne résout rien. Ce qui est difficile est de trouver un système de pondérations avouées par le droit, sous lequel la liberté soit aussi à l’aise que l’autorité ; où les facultés et les fortunes tendent par la loi même de leur expansion à l’équilibre ; où l’aisance s’égalise par l’égalité des charges ; où la vertu civique devienne vulgaire par son identification avec la raison d’État. Pour découvrir ce système, le sens commun ne suffit plus ; et si la démocratie a seule qualité pour l’appliquer, ce n’est pas dans ses assemblées et dans ses clubs qu’on en découvrira les formules.

Citoyens, en vous faisant hommage de mon travail, j’éprouve une double satisfaction. D’abord, la démocratie n’est pas chez vous un parti, elle est la nation tout entière ; puis, vous n’avez pas deux manières d’être démocrates, vous êtes démocrates comme vous êtes Vaudois, comme vous êtes Suisses, comme vous êtes républicains.

Agréez mes salutations fraternelles,

P.-J. PROUDHON.


Ixelles-lez-Bruxelles, 15 août 1861.