Aller au contenu

Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/229

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et de la justice : il m’a fallu l’opiniâtreté contre l’opinion de mes contemporains. Je compte pour rien tous mes procès. Jamais pareille angoisse n’avait été éprouvée ; jamais scepticisme plus dangereux n’était sorti d’une critique. Si la propriété est démontrée illégitime, et qu’on ne puisse la détruire ni la changer, quelle est donc la morale humaine ? qu’est-ce que la société ? Chercher le droit, en désespoir de cause, dans l’abus, qui s’en fût avisé jamais !

A raison de la persévérance et de la sincérité que j’ai apportées dans mes études, j’ai le droit de me plaindre du public et de demander pourquoi injustice m’est constamment faite. Pourquoi ? C’est que je prêche le droit, tout le droit, rien que le droit, et que 97 hommes sur 100 veulent plus ou moins que le droit.

Sur 100 individus, il y a 25 scélérats, convicts ou non convicts, notoires ou occultes, 50 coquins, 15 douteux, 7 passables, qui ne font jamais tort, de leur propre mouvement, à personne, mais ne sacrifieront pas une obole pour la vérité, et 3 hommes de vraie vertu et probité.


On crie sur moi au démolisseur. Ce nom me restera jusqu’au bout ; c’est la fin de non-recevoir qu’on oppose à tous mes travaux : homme de démolition, impuissant à produire !… J’ai pourtant donné déjà passablement de démonstrations de choses très-positives telles que :


 
1. Une théorie de la Force collective : métaphysique du Groupe (sera surtout démontrée, ainsi que la théorie