Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/271

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Résumons-nous et concluons :

Puisque, d’un côté, dans une institution de l’ordre économique, l’État ne peut ni ne doit substituer son action à celle du pays ; — que, d’autre part, dans un établissement d’utilité publique, il ne saurait, sans trahir ses intérêts les plus précieux, procéder par voie d’appropriation, individuelle ou collective ; mais qu’au contraire il doit maintenir avec force la propriété universelle, c’est-à-dire la communauté de l’usage et l’égalité du bénéfice ; que néanmoins, pour rendre cet usage possible, la formation d’un organisme spécial, soit d’une Société, est nécessaire ; un seul parti reste à prendre. »

C’est d’appeler à faire partie de la Société nouvelle, sans limitation de nombre ni de délai, tous ceux qui, par leur travail, leurs échanges, leur consommation, les besoins de leur industrie, etc., sont intéressés à l’institution nouvelle ; en autres termes, c’est de prendre pour commanditaires de la Société ceux-là mêmes qui doivent en devenir les clients.

Ainsi constituée sur le droit commun, supérieur à toute idée d’appropriation, ouverte à tout le monde et toujours, et n’excluant aucun, ne demandant pour elle-même ni monopole ni privilège ; ayant la science pour principe et l’égalité pour loi ; profitable à tous, et ne faisant mal à personne, en ce sens du moins que nul ne peut légitimement considérer comme mal fait à sa personne et atteinte à sa propriété, la suppression des abus dont il profite ? aussi favorable à la stabilité de l’État qu’à la paix sociale et à la sécurité des citoyens, la Société de l’Exposition perpétuelle réunit tous les caractères d’une institution véritable, et ne possède aucun des inconvénients des concessions ordinaires.

Ce que la Banque de France devrait être, et n’est pas, pour la circulation banquière ;

Ce que la Société du Crédit foncier devrait être, et n’a pu devenir, pour le crédit foncier et sur hypothèque ;

Ce que le Crédit mobilier, foyer d’accaparement et d’a-