comme nous venons de le dire pour l’or et pour l’argent ; en payant la différence ou recevant la bonification, le producteur peut payer tout ce qu’il doit, soit sur place, soit au dehors, avec son produit, ou, ce qui revient au même, avec un autre produit en échange du sien. Par exemple, le marchand de charbon de Paris qui doit à Mons ou Sarrebruck une somme de 1,000 francs, et qui ne peut pas naturellement envoyer à son fournisseur du charbon, se procurera du blé ou tout autre produit ayant cours sur la place où il doit payer, comme le négociant de Lyon ou de Paris se procure du Londresou du Hambourg, c’est-à-dire des lettres de change sur ces deux places, pour payer et pour effectuer les paiements qu’il doit y faire.
2° Il s’ensuit, en second lieu, que toute manœuvre d’accaparement, d’agiotage, de monopole, est rendue impossible, étranglée à sa naissance, étouffée dans son germe. Comment pourrait-elle avoir lieu ? Le producteur a plus d’avantage à traiter avec la Société d’une façon régulière qu’à s’abandonner aux hasards de l’offre et de la demande et à se livrer aux spéculateurs ; d’autre part, en face de la Société, qui spécule pour réaliser l’égalité des prix par la compensation des valeurs, sans bénéfice pour elle-même, comment ceux-ci oseraient-ils faire la moindre tentative ?
3° Une autre conséquence, non moins grave, et pour la science économique du plus haut intérêt, est la solution du problème de la monnaie, inutilement cherchée jusqu’à ce jour, et que M. Chevalier, après les plus persévérants et les plus inutiles efforts, a abandonnée, au désespoir des économistes.
Le prix de tout produit, a dit A. Smith, est déterminé en dernière analyse par la quantité et la qualité du travail qu’il coûte ou qu’il est censé coûter.
La journée de travail, non pas quelconque, mais moyenne entre tous les travaux et services possibles : telle est donc, en réalité, l’unité fondamentale de toutes les valeurs.
La même pensée a été exprimée en autres termes par cet