Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/312

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6. Le mouvement ne s’arrêtera pas là. Dès lors que la boutique devient inutile an producteur, le domicile sur la rue, dans les grandes rues, sur les quais et les boulevards, au centre des cités, n’est plus nécessaire. Ils peuvent s’éparpillerdans les faubourgs, la banlieue, les moindres hameaux. Avec la vie à bon marché, réclamée par M. Delamarre, nous avons le logement à bon marché, réclamé par tout le monde, et qu’il n’est au pouvoir de personne, hormis la Société de l’Exposition, de procurer.

7. Nous avons dit, d’après l’autorité de M. Chevalier, que le prélèvement des intermédiaires, commerçants, monopoleurs et parasites, sur la production générale, était d’environ 35 p. 100, représentant une somme totale de 4 milliards. Supposons que, par le développement de l’institution nouvelle et son établissement dans toute la France, cette somme de frais se réduise seulement à 1 milliard. Les 3 milliards supprimés, ou pour mieux dire sauvés, et représentant partie du travail maintenant disponible, partie des intérêts de capitaux également rendus disponibles, il est indubitable que ce travail et ces capitaux se reportent sur la production proprement dite, c’est-à-dire l’industrie, l’agriculture, la navigation, etc.

Ainsi, l’industrie qui languit faute de capitaux ;

L’agriculture qui se désespère faute du crédit promis, et que la défection du capital lui dérobe ;

L’esprit d’entreprise refoulé de partout, à moins qu’il n’obtienne, Dieu sait à quel prix, Yexequatur des Pereire, des Mirés et consorts ;

Tout ce qui constitue le travail national, en un mot, va. ïecevoir une nouvelle vie, une nouvelle vigueur ! Pas n’est ici besoin des trésors de la Californie et de l’Australie : un simple déplacement suffit. Le service de la circulation coûte trop cher ; il absorbe trop de capitaux : il faut, en organisant la circulation, reporter ces capitaux du système veineux ou lymphatique au système musculaire : et la nation sera rendue à la santé ; le malade pourra se moquer des médecins,