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Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/314

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naires, réclament pour elle : dessèchement des marais ; la Sologne, la Camargue, les côtes de l’Océan à conquérir ; le reboisement, l’irrigation, le drainage ; — avec les moyens que fournit la navigation à vapeur, la prolongation du territoire français jusqu’à l’Atlas, et, si nous osons ainsi dire, l’absorption dans la vieille Gaule de l’Afrique septentrionale... Tous les obstacles attachés à la colonisation seraient levés : la Société de l’Exposition assure les moyens matériels ; c’est à l’État, en poursuivant dans la voie qu’elle aura ouverte, que lui-même s’est ouverte déjà par son système d’emprunts, à substituer ensuite la colonisation par tout le monde à la colonisation par compagnies de monopoleurs et création de fiefs.

11. Mais nous ne répondrions pas à l’fltente de l’Empereur et au désir par lui formellemént exprimé, si, après avoir montré les effets de la nouvelle institution en ce qui touche l’amélioration du sort des ouvriers, la vie à bon marché, le travail plus abondant et mieux rétribué, nous ne faisions ressortir les conséquences que la Société est destinée, très-prochainement, à produire, relativement à leur indépendance et à leur émancipation.

En éliminant, comme nous l’avons fait, l’armée des intermédiaires parasites, et en organisant la circulation des produits par la commandite des producteurs eux-mêmes, nous avons interverti le rapport qui unit, dans l’économie sociale, les deux grandes puissances industrielles, à savoir : le travail et le capital.

Le travail était dominé et serf, — maintenant il est affranchi et libre.

Il recevait les ordres du capital ; — c’est lui qui commande et qui intime au capital ses propres volontés.

De subalterne, le travail est devenu maître ; par contre, de tyran et spoliateur, le capital est devenu un serviteur obéissant et utile.

Qu’avons-nous fait pour obtenir ce résultat ? Rien que d’ouvrir un asile aux producteurs dans le Palais de l’in