foncière, le fermier est dégagé ; c’est le propriétaire qui est pris. Comprenez-vous maintenant pourquoi les conservateurs de la Constituante n’ont pas voulu du Crédit foncier ?… »
Je m’éloignerais trop de la question spéciale de la propriété si j’expliquais comment la Banque foncière peut être lestée de capitaux remboursables à long ternie, avec ou sans prime remplaçant l’intérêt. Le Crédit foncier, tel qu’il existe aujourd’hui, agirait, quoique avec trop de lenteur, dans le sens de la Révolution - la substitution du travailleur à l’oisif comme propriétaire, — s’il ne faisait d’avances qu’au travail.
Le premier devoir du Crédit foncier, c’est d’aider le cultivateur non propriétaire à devenir propriétaire, de même que le premier devoir de la Banque de France est d’escompter les effets de commerce. S’il reste ensuite au Crédit foncier des capitaux disponibles, il ne doit les avancer que pour l’amélioration des propriétés sur lesquelles il prend hypothèque.
Aujourd’hui, le Crédit foncier fait tout le contraire. Il agit comme un mont-de-piété. A celui qui offre un gage évalué 100,000 francs, il en prête 60,000, sans s’inquiéter de la destination de son prêt. D’où il résulte : 1º qu’en fait, le propriétaire cultivateur, comme emprunteur au Crédit foncier, est l’exception, ainsi qu’en témoignent tous les comptes rendus ; 2ºque les emprunteurs, qui paient à l’institution une annuité de 6 p. 100, n’ont d’autre souci que de trouver dans des spéculations de bourse, de terrains ou de marchandises,