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CHAPITRE DEUXIÈME

VISITE D’ALBERTINE. PERSPECTIVE D’UN RICHE MARIAGE POUR QUELQUES AMIS DE SAINT-LOUP. L’ESPRIT DES GUERMANTES DEVANT LA PRINCESSE DE PARME. ÉTRANGE VISITE À M. DE CHARLUS. JE COMPRENDS DE MOINS EN MOINS SON CARACTÈRE. LES SOULIERS ROUGES DE LA DUCHESSE.



Bien que ce fût simplement un dimanche d’automne, je venais de renaître, l’existence était intacte devant moi, car dans la matinée, après une série de jours doux, il avait fait un brouillard froid qui ne s’était levé que vers midi. Or, un changement de temps suffit à recréer le monde et nous-même. Jadis, quand le vent soufflait dans ma cheminée, j’écoutais les coups qu’il frappait contre la trappe avec autant d’émotion que si, pareils aux fameux coups d’archet par lesquels débute la Symphonie en ut mineur, ils avaient été les appels irrésistibles d’un mystérieux destin. Tout changement à vue de la nature nous offre une transformation semblable, en adaptant au mode nouveau