cheresse, personnifie la femme parfaitement distinguée, laisse déjà avec mépris aux femmes des financiers enrichis de paraître en public ornées de pierres précieuses. Il est probable qu’au temps de Lemoine la femme soucieuse de plaire se contentait de mêler à sa chevelure des feuillages où tremblait encore quelque goutte de rosée, aussi étincelante que le diamant le plus rare. Dans le centon de poèmes disparates appelé Chansons des rues et des bois, qui est communément attribué à Victor Hugo, quoiqu’il soit probablement un peu postérieur, les mots de diamants, de perles, sont indifféremment employés pour peindre le scintillement des goutelettes qui ruissellent d’une source murmurante, parfois d’une simple ondée. Dans une sorte de petite romance érotique qui rappelle le Cantique des Cantiques, la fiancée dit en propres termes à l’Époux qu’elle ne veut d’autres diamants que les gouttes de la rosée. Nul doute qu’il s’agisse ici d’une coutume généralement admise, non d’une préférence individuelle. Cette dernière hypothèse est, d’ailleurs, exclue d’avance par la parfaite banalité de ces petites pièces qu’on a mises sous le nom d’Hugo en vertu sans doute des mêmes considérations de publicité qui durent décider Cohélet (L’Ecclésiaste) à couvrir du nom respecté de Salomon, fort en vogue à l’époque, ses spirituelles maximes.
Au reste, qu’on apprenne demain à fabriquer le diamant, je serai sans doute une des personnes les moins faites pour attacher à cela une grande importance. Cela tient beaucoup à mon éducation. Ce n’est guère que vers ma quarantième année, aux séances publiques de la Société des Études juives,