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IX

DANS LES MÉMOIRES DE SAINT-SIMON

Mariage de Talleyrand-Périgord. — Succès remportés par les Impériaux devant Château-Thierry, fort médiocres. — Le Moine, par la Mouchi, arrive au Régent. — Conversation que j’ai avec M. le duc d’Orléans à ce sujet. Il est résolu de porter l’affaire au duc de Guiche. — Chimères des Murat sur le rang de prince étranger. — Conversation du duc de Guiche avec M. le duc d’Orléans sur Le Moine, au parvulo donné à Saint-Cloud pour le roi d’Angleterre voyageant incognito en France. — Présence inouïe du comte de Fels à ce parvulo. — Voyage en France d’un infant d’Espagne, très singulier.

Cette année-là vit le mariage de la bonne femme Blumenthal avec L. de Talleyrand-Périgord dont il a été maintes fois parlé, avec force éloges, et très mérités au cours de ces Mémoires. Les Rohan en firent la noce où se trouvèrent des gens de qualité. Il ne voulut pas que sa femme fût assise en se mariant, mais elle osa la housse sur sa chaise et se fit incontinent appeler duchesse de Montmorency, dont elle ne fut pas plus avancée. La campagne continua contre les Impériaux qui malgré les révoltes d’Hongrie, causées par la cherté du pain, remportèrent quelques succès devant Château-Thierry. Ce fut là qu’on vit pour la première