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familles. Il fut convenu qu’ils reviendraient, au bout de 14 jours. Pendant ce temps là, ils demeurèrent exposés aux attaques des Nadonéseronons, qui rodaient dans les environs. Ces sauvages étaient fort nombreux et très cruels. Un seul de leur village comprenait plus de 7000 guerriers. Pour se mettre un peu à couvert, ils construisirent un petit fort, sur le bord de la rivière.

Ils l’entourèrent de pieux debout, garnis de clochettes. Ces dernières, en cas d’attaque nocturne, devaient leur donner l’alarme. Les ennemis ne se montrèrent pas, mais par contre, les écureuils et les renards venaient souvent la nuit, sonner le carillon et les tenir en éveil.

Après 2 à 3 semaines d’attente, une cinquantaine de jeunes gens, suivis de quelques uns de leurs anciens compagnons de voyage, arrivèrent au fort.

Ils décidèrent de continuer leur route, en dépit des obstacles. « Le pays que nous traversons, dit Radisson, est beau et un peu montagneux. Le bois est pauvre et rabougri. »

Ils arrivèrent après plusieurs jours de marche, dans un village Cri, composé d’environ 100 cabanes. Le chef, qui les avait accompagnés depuis Montréal, leur donna sa propre cabane pour logement. La femme de ce chef, appartenait à la tribu des « Folles Avoines. » L’hiver les surprit à cet endroit.

La neige tomba en abondance. Comme la chasse n’était pas excellente, il fut résolu, qu’ils se disperseraient dans les bois, par groupe de 2 à 3 personnes, afin de pouvoir vivre plus facilement.

Ils devaient se réunir au printemps suivant, près d’un petit lac.

Pendant l’hiver (1661-1662) Radisson et des Groseilliers envoyèrent des messages à diverses nations, les invitant à venir célébrer avec eux, la fête des morts.

Le froid fut très intense. Ils tuèrent quantité de bœufs sauvages, cariboux, ours etc. Aux premiers signes du printemps, ils se dirigèrent vers le lieu du rendez-vous. La neige commençait à fondre et pour faire le trajet, ils furent obligés de chausser des raquettes de 6 pieds de longueur.

La neige avait en général de 5 à 6 pieds d’épaisseur.