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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/100

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avait croisé dans la cour du quartier de l’artillerie.

Que l’on vienne parler après cela des bienfaits de l’éducation et de son influence souveraine ! Infini sujet de réflexion !… Car enfin, comment nier cette influence ? Mais Nangès lui-même ne démêlait pas bien à cette époque que ce n’est pas seulement le père qui éduque l’enfant, mais aussi, surtout peut-être, les pères, ses pères, les mille forces du passé, les conseils obscurs des forêts et des pâtis, mêlés aux voix innombrables des penseurs et des poètes. Voilà ce qui prévaut contre une déviation particulière. La route, un instant perdue, se retrouve. Dans le cas de Maurice, il y faut une génération. Dans d’autres cas, c’est à l’intérieur d’une même génération que le travail s’accomplit, et c’était le fait de ce brigadier de l’École militaire dont Nangès n’avait pas perdu le souvenir.

Appel intense que celui de la terre et des livres, ardente sollicitation que celle des champs de notre enfance, quand c’est la douceur de Virgile qui s’y mêle !

Là, c’est une force divine qui se dégage, et qui nous appelle, et qui nous courbe, et qui