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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/145

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sens appellent ou sentent harmonie. Mais Maurice ne va pas si loin. Ce qu’il aime, c’est la précision des ajustages, le beau manufacturage, la matière d’acier bien travaillée. Il ne serait pas français, et un peu ouvrier français, s’il n’aimait pas le fini, l’absolue perfection, car ce mot ici peut être* employé, d’un beau travail métallurgique.

Tandis que le jeune ouvrier contemplait son outil, le capitaine Nangès parut à cheval. Aussitôt Maurice le fixa des yeux, le suivit sournoisement du regard, tout en conservant la position rigide du « garde à vous » ! Dans le maintien honnête de son commandant de batterie, il devinait le reflet d’une tradition, non d’élégance vaine et prétentieuse, mais de bonne manière, de correction parfaite, d’élégance vraie… Nangès passa devant l’attelage de Vincent. Il semblait faire peu d’attention à son inspection. Il remarqua pourtant un détail : un contre-sanglon n’était pas dans son passant fixe. De sa voix basse, Nangès fit l’observation. C’est à ces moments-là qu’un chef commande le respect et apprend aux hommes à le suivre.

Le soleil devait être bien levé. On le savait à