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Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/293

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gès qui cause non loin de moi avec le lieutenant de Sernonne. Voix précise, impérieuse… Renseignements sur les tribus de l’Est, projets d’action… En tout, je voudrais l’imiter. Il sera mon modèle. Mais que je perds de temps ! Je maudis ma jeunesse studieuse…


« Avant de partir pour l’Est, une lettre de Claire. Sa voix, quand elle vient mourir ici, a un son étrange. Une lettre parfumée, dans ce décor sans parfums. — Ces lignes mièvres me troublent. C’est d’amour, mais aussi d’autre chose, de mille choses. Je ne sais pas.


« Je n’ose plus continuer mes notes. Quand je vois le capitaine Nangès silencieux, tendu vers l’action, — son âme simple, unie, élémentaire, quand je le vois sans faiblesses et sans sourires, je ne veux plus de ces futiles passetemps. J’aurais trop de honte si, quelque jour, ces lignes lui tombaient sous les yeux. »


Si ces notes de Maurice marquaient quelque singularité, c’est qu’il rentrait mieux en lui-