Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/187

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de l’homme à l’homme, tu sais tout. Mais de l’homme à Dieu, de l’ordre visible à l’invisible, du naturel au surnaturel, de l’accident visible à la substance invisible, c’est à peine si tu as posé la mystérieuse équation, et le terme connu à côté de l’inconnu…

Ô Maxence ! cette parole ne s’effacera plus ! En vain, tu diras : « Ce n’est pas vrai. Et de toutes parts, sur le sol chrétien se lèvent des hommes qui portent témoignage pour moi, et je les reconnais comme les frères bien-aimés de mon sang. Voici pour te confondre, Sidia, les ascètes chargés d’œuvres devant Dieu, voici les contemplateurs en qui rien d’humain ne subsiste plus, et déjà leurs visages ont la couleur des corps glorieux, voici les explicateurs des mystères, ceux qui, au delà de l’effet, ont saisi la cause, et nul ne peut les suivre, dans les limbes de leur pensée, s’il n’a déjà en lui la