Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/20

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autem Jesus miratus est… Il ajoute : « Je n’ai jamais trouvé autant de foi dans Israël. » C’est donc le soldat croyant qu’Ernest Psichari va nous peindre. Il ne se propose pas de tracer uniquement un tableau de mœurs, quoique ce tableau s’y troupe et que les traits en soient d’unréalisme qui ne recule pas devant la brutalité. Étant lui-même un professionnel, le romancier aime l’humble détail du service, mais il en aime plus encore le sens spirituel, ou mieux, il ne les sépare pas, et c’est la particularité qu’il faut comprendre pour bien entrer dans l’esprit de ce récit.

Déjà, dans l’Appel des Armes, il était parlé de la « Mystique » du métier militaire. Cette expression n’est pas spéciale à Psichari. Dans les derniers travaux qu’il a donnés aux Cahiers de la Quinzaine, Péguy l’employait sans cesse, et c’est à Péguy qu’est dédié l’Appel des Armes.