Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/200

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tinctes de la substance fluide d’une nébuleuse. Il est le mouvement, antérieur à la fixité, le pur mouvement originel, et l’impondérable où n’a pu s’accrocher la vie. Que de fois Maxence, devant la morne étendue, se trouva reporté à ces vastes tableaux de la Genèse, alors que le temps lui-même venait d’être créé, avec le premier jour et la première nuit ! Que de fois il se vit transporté à ces heures, qui furent les premières, pour la constitution de cette chose nouvelle : le présent joint au passé ! Que de fois il fut pris de vertige devant ce noyau en ignition de la planète, que pourtant il dominait de toute la hauteur de la pensée humaine !… — « L’Esprit de Dieu était porté sur les eaux. » Si l’on essaie de se représenter la troisième Personne planant sur les eaux qu’animent de grands remous paisibles, tandis que les armées innombrables des Anges viennent d’appa-