Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/207

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gnage du corps, et qui s’étend au delà du cercle étroit de l’égoïsme. Je sens qu’il y a, dit-il, par delà les dernières lumières de l’horizon, toutes les âmes des apôtres, des vierges et des martyrs, avec l’innombrable armée des témoins et des confesseurs. Tous me font violence, m’enlèvent par la force vers le ciel supérieur, et je veux, je veux de tout mon cœur leur pureté, je veux leur humilité et leur pitié, je veux la chasteté qui les ceint, et la piété qui les couronne, je veux leur grâce et leur force. Je ne m’arrêterai pas, je m’avancerai vers la plus haute humanité, vers ce grand peuple qui est là-bas, derrière le dernier étage de l’horizon, entraîné dans le sillage immense du souffle divin.

Ainsi son cœur était-il aspiré vers la perfection, et vers ce point, objet de toutes ses recherches, qui est la conjonction du beau avec le vrai. Le beau, il l’apercevait