Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/237

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vailleurs, penchés tout au long du jour sur la tâche humaine que Dieu leur a mesurée. Mais regardez-les mieux : ces gens sont des chrétiens. On les croit sur la terre, mais leur conversation est dans les cieux. On les croit parmi les hommes, mais ils ont société avec leur Dieu. Si humbles soient-ils, ils sont pourtant dans la douce intimité des Anges, et plus grands que les Anges puisqu’ils peuvent à chaque jour aimer mieux, puisqu’ils peuvent monter sans cesse dans la Foi et dans l’Espérance. Leurs âmes sont des lacs tranquilles où les Personnes Divines aiment à se pencher. Et l’on voit sur le front la Colombe de l’Esprit, parce qu’ils ont su se garder dans l’innocence et dans la paix. Ceux-là ne cherchent plus la griserie du voyage, parce que cette terre est trop parfumée, où ils se sont arrêtés. Ceux-là ne navigueront plus sur les mers mauvaises,