Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/242

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plainte, inlassable et monotone, remonte en lui :

« Ô mon Dieu, puisque Vous m’avez mené jusqu’ici pour me faire entrevoir Votre Visage, ne m’abandonnez plus. Manifestez-vous enfin, puisque Vous seul pouvez le faire et que je ne suis rien. Comme Vous avez montré à Thomas Vos plaies sanglantes, envoyez-moi, mon Dieu, le signe de votre Présence… »

Or, voici ce que répond le Maître du Ciel et de la Terre :

« Tu me cherches, et je suis là, pourtant, dans ce dégoût de toi-même qui t’est venu, dans cette lourdeur de ton âme captive, et jusque dans le cauchemar affreux de tes péchés. Mais comment me reconnaîtrais-tu, moi qui suis vrai, au milieu de tant de mensonges où tu te complais encore ? Comment comprendrais-tu mes Paroles, qui sont la Paix, toi qui vis dans l’aigre dispute, et dans la