Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/261

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Rentré sous sa tente, le jeune chef se livrait aux travaux de son commandement, soit qu’il rédigeât quelque rapport, soit qu’il tînt audience, soit qu’il administrât en quelque manière le territoire sur lequel il avait délégation de l’autorité. Mais les heures de l’après-midi étaient les plus douces ! Alors il buvait le long silence des siestes, et la Parole de Dieu inscrite dans l’ostensoir du ciel. Quelle force pourrait donc empêcher la réalisation de la promesse ? Pauvre de toute pauvreté, plus nu qu’un ver, Maxence ressentait pourtant, il ressentait déjà le riche plaisir de la possession, dans la mesure, par exemple, où les âmes du Purgatoire possèdent Dieu, par le désir torride qu’elles en ont. Et certes toutes les peines et toutes les joies du Purgatoire étaient celles de cette âme consumée dans le bienheureux tourment de Dieu. Tout le feu qu’elle endurait, ce