Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/263

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misérable discussion humaine, — si dur, parce qu’un Dieu parle, si doux, parce qu’un Homme parle, si dur et si doux, d’un si ferme et flexible acier, d’une matière si forte et si simple, que rien ne peut plus satisfaire après lui… « Ah ! la beauté n’est rien, disait Maxence, mais qu’elle vienne de si loin, qu’elle soit si étonnante, qu’elle porte à tel point en elle l’empire des choses célestes, c’est cela qui est tout. Je crois que c’est mon frère qui me parle, et c’est Jésus transfiguré qui vient de quitter Élie sur le Thabor. Je crois que c’est un pauvre, couvert de boue et de crachats, qui paraît, et c’est le Roi du Ciel dans toute sa pompe incomparable ; que c’est mon ami qui est là, qu’il est semblable à moi, — et c’est Celui qui a fait les mondes et tous les Anges du Ciel viennent Le servir. »

Cette histoire incomparable qu’il lisait, Maxence comprenait qu’elle achevait