Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/268

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Ouaran qui sont au seuil du grand désert. Les pieds des chameaux enfonçaient dans le sol mouvant. Une imperceptible couronne de sable que soulevait, en caressant la dune, le vent d’est, flottait sur l’horizon vague. Maxence se sentait loin, très loin, dans un endroit qui ne pouvait pas être et qui était pourtant. Ils marchèrent une heure. Des têtes chevelues de palmiers apparurent au-dessus d’une coupole de sable. C’était une très petite palmeraie, étrangement blottie entre des murailles croulantes…

— El Hassen ! dit le guide.

Surprise ! Un vieillard était là, gardien de ces palmiers inattendus. Ce vieux captif, complètement sourd et très impotent, apporta aux voyageurs des dattes exquises et de l’eau fraîche, mais salée. Maxence, ayant mangé et bu, s’élança sur sa selle et partit droit dans l’espace déchiré devant lui. Comme un enfant qui