Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/270

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Le guide montrait une ligne de rochers noirs :

— C’est là, dit-il, que se trouve la maison du cheikh Mohammed Fadel. Elle est abandonnée aujourd’hui, à cause des guerriers du nord qui venaient la piller.

Pauvre retraite de philosophes inoffensifs ! Maxence y court, il s’arrête avec ivresse dans la demeure des hommes, il prend pied sur le rivage de la terre. Une aire abandonnée, que protège mal une muraille basse. Au fond, dans l’angle du mur, la maison ruinée, très basse et très large, — et c’est là où des hommes ont rêvé de leur Dieu intensément ! Maxence, sur les ruines, s’asseoit. Mais soudain une étrange oppression l’accable. Tout l’ennui de l’Islam est devant lui, et la servitude, et l’immense découragement, et le morne « À quoi bon ? » de ces esclaves ! Il pense :