Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/30

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Misérables, de Hugo. On sent tout de même de pareils livres factices par un point. Ici rien d’artificiel. Tout est exact et juste. Vous lisez quelques pages de ce livre, et vous êtes pris aussitôt par cet accent de la réalité sentie qui ne s’imite pas. Nous qui avons connu Ernest Psichari, nous savons que Maxence, c’est lui-même, que cette expédition d’Afrique, il l’a réellement faite, que ces crises d’âme, il les a traversées. Nous ignorerions tout de sa personne que nous dirions encore de ce récit qu’il est vrai. Il emporte avec lui cette crédibilité totale, absolue, qui est la première vertu du roman. Sans elle, les plus beaux miracles de style et de composition sont non advenus. Rappelez-vous Salammbô. Avec elle, toutes les insuffisances de facture sont oubliées. Rappelez-vous les Trois Mousquetaires. C’est écrit à la va-vite, inventé au rebours de l’histoire. Le lecteur ne veut pas ne pas