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l’art si ce n’était la simplicité même de la nature.

III

Il ne suffit pas, pour qu’un livre soit beau, d’une beauté supérieure, qu’il ait cette force du fait. Il est nécessaire que le fait ait une valeur. Il en a toujours une quand, à travers lui, nous atteignons le fond d’un cœur humain. Jamais je n’ai compris plus clairement qu’en lisant ce Voyage du Centurion le prix de cette franchise courageuse qui vous dit : « Je suis ainsi. » Par une loi qui déconcerte au premier abord, plus nous sommes nous-mêmes avec intensité, plus les autres se retrouvent en nous. La gamme des mentalités n’est, en effet, pas très étendue, et dès que l’on entre dans la psychologie profonde, ce n’est plus la variété que l’on rencontre, c’est l’unité, c’est l’identité. Suivons