Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/35

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mais, dans Paris, quelques coteries où l’apparent raffinement d’esprit dissimule mal l’indigence foncière. Partout il a senti le faux semblant, l’imposture, le vide. Et voici qu’en Mauritanie, au bord de cet empire colonial conquis par ses camarades, l’officier a l’évidence de la valeur de sa race. Il éprouve qu’il fait partie d’un grand peuple. Il éprouve aussi qu’il a devant lui un peuple différent. Différent ? mais par quoi ? Par sa religion. Pour la première fois Maxence se rend compte qu’encore aujourd’hui, la France, en présence de l’Afrique, c’est l’Église en présence de l’Islam, la Croix dressée en face du Croissant. « Qu’importe que Maxence soit triste ou mauvais ? Il est l’envoyé de la puissance occidentale. Rien n’y peut faire, ce sont vingt siècles de chrétienté qui le séparent des Maures. Cette puissance dont il porte le signe, c’est celle qui a repris les