Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/40

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Pensée, de l’éternel Amour, de l’éternelle Puissance. Je me suis expliqué, en lisant ce magnifique finale, qu’Ernest Psichari m’ait écrit dans une lettre qu’il m’adressait de sa garnison de Cherbourg, dans l’hiver de 1914, et pendant qu’il achevait le Centurion : « C’est un tremblement que d’écrire en présence de la Très Sainte Trinité. » Mot bien étrange d’un jeune romancier à son aîné. Mot révélateur et qui permet de comprendre ce que ce petit-fils de Renan demandait à l’art littéraire : un apostolat de sensibilité sublime, un pain de vie à distribuer aux cœurs, de quoi susciter la vertu du Sacrifice sanglant, à la veille d’une crise qu’il pressentait tragique. Ce livre posthume est comme le testament de cette grande âme. J’aurai, je crois, rendu à son auteur le témoignage qu’il eut le mieux aimé quand j’aurai conclu simplement que le Voyage du Centurion s’accorde à la mort de celui