Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/52

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rien ne l’en avertissait, si ce n’est ce battement précipité du cœur, cette inquiétude lorsque, amoncelant des ruines, l’on se retourne, et que l’on contemple l’œuvre maléfique du sacrilège.

Maxence avait été élevé loin de l’Église. Il était donc un malade qui ne pouvait en aucune façon connaître le remède. Dégoûté de tout, il ignorait la cause même de son dégoût, bien plus encore le moyen de redonner à sa vie un peu de ton. Pendant huit ans, de sa vingt-deuxième année, à sa sortie de Saint-Cyr, jusqu’à sa trentième, il avait erré à travers le monde et jeté à tous les ciels sa malédiction. Ainsi la bouche pleine d’injures, ignorant tout de l’onction chrétienne, mais pourtant reniflant dans la France qu’il connaissait, le mensonge et la laideur, il fuyait de continent en continent, d’océan en océan, sans qu’aucune étoile le guidât à travers les variétés de la terre.