Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/61

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de la montagne, au fond d’une gorge étroite, il y avait trois vasques, et des arbres se penchaient lourdement sur le noir miroir de l’eau. Aux flancs de la paroi, des grottes basses. Des oiseaux chantaient, invitant au lourd repos celui qui tout le jour avait marché dans l’ardent brasier de la plaine. Maxence s’étendit dans une des grottes. De là, il ne voyait qu’une vaste coupe emplie d’eau, un grand figuier poussé dans le roc. Il pensait au Tagant, car son esprit était toujours en avance, d’une étape au moins, sur son corps, et il voyait mieux les spectacles du lendemain que ceux du jour, « Derrière ceci, disait-il, il y a une vie nouvelle. » Et, se dressant gaiement sur son séant : « Vita nuova ! Vita nuova ! » répétait-il. Vie aérienne, sautillante, comme la sauterelle sautille sur l’écorce du globe, — des coups de sabre ; une action forcenée, brisant la rigidité de l’enveloppe corporelle ; un