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Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/129

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terres de soleil et de sommeil

XIV

Non loin du village, il y avait un arbre, un uété solitaire d’où pendaient des gousses allongées semblables à de grosses larmes noires. C’est là que les Bayas ont creusé un grand trou pour Sama. Puis ils ont enveloppé son corps avec une grande étoffe blanche qui m’était restée à travers les vicissitudes de la route. Comme le soleil allait se lever, ils portèrent l’enfant à la tombe ; ils le mirent dans le trou, accroupi, les mains aux genoux, la tête penchée sur la poitrine, et tournée vers le soleil levant. Puis ils poussèrent la terre avec hâte et il n’y eut plus que l’argile unie et grise, sans rien pour annoncer la mort et prévenir le