Aller au contenu

Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
141
terres de soleil et de sommeil

ni un amusement. Cette simplicité est plus touchante que les nobles architectures de Stamboul, plus belle encore que l’antique.

En arrivant près de Léré, le pays devient âpre. La terre se crispe en monticules de pierre d’une désespérante aridité. Les palmiers nains et les rôniers sont le seul ornement de ces campagnes. Vers trois heures, je parviens à un village d’où j’aperçois vers l’Est de belles collines roses aux sommets arrondis. Je crois reconnaître les approches du lac de Tréné… Pays ardent comme l’été… Ciel des Tropiques… Sur le sentier pierreux qui passe de loin en loin au milieu des demeures des sauvages, je pense que c’en est fait de la belle ferveur de Binder. La vie du monde me reprend et me possède à nouveau. Je vais voir des êtres que je ne connais pas encore, visiter des pays où je n’ai pas encore posé le pied. Mais je ne retrouverai plus ce bel élan du cœur qui m’a ravi dans les régions les plus voluptueuses des rêves.

Du haut d’une colline, je découvre le lac de