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Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/260

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terres de soleil et de sommeil

en moi cette petite lampe de l’héroïsme, si vacillante aujourd’hui, et de retrouver, dans la partie la plus repliée de mon âme, un peu de l’antique passion des dominateurs et des conquérants !… Nous venons ici pour faire un peu de bien à ces terres maudites. Mais nous venons aussi pour nous faire du bien à nous-mêmes. Nous voulons que la grande aventure serve à notre santé morale, à notre perfectionnement. L’Afrique est un des derniers refuges de l’énergie nationale, un des derniers endroits où nos meilleurs sentiments peuvent encore s’affirmer, où les dernières consciences fortes ont l’espoir de trouver un champ à leur activité tendue.

Nous voulons la saluer, comme une colonne unique, en un temple mutilé… Bien peu, sans doute, viendront vers elle. Notre sagesse et notre vertu s’éloigneront de son splendide et solitaire excès, et nous ne voudrons plus, maintenant que nous sommes bons, de ces pinceaux de lumière rouge qu’elle projetait vers le monde, malade de langueur. Ah ! oui,