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Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/84

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terres de soleil et de sommeil

pitié m’envahit. Comment ! il porte une caisse, ce gamin ; il fait nos rudes étapes avec une caisse sur la tête, ce petit être si fin, aux gestes si purs ; il fait ce dur métier, sans révolte et sans murmure. Quelle misère et quelle tristesse !

Je lui dis en baya :

— Sama, tu ne porteras plus ; demain, tu prendras mon fusil et tu marcheras avec moi.

Sama se tourne vers moi. Ses grands yeux me regardent dans la pénombre et il sourit doucement en montrant ses deux rangées do dents blanches et saines.