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Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/88

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terres de soleil et de sommeil

de mystère, un peu plus de vertigeaux horizons identiques…

Vers la nuit, nous nous sommes trouvés au pied d’une haute montagne où les rochers s’amoncelaient, levés tout droit vers le ciel, avec de petits arbres tordus parmi les pierres. Cela s’est dressé tout à coup devant nous, comme une muraille marquant la borne du monde. C’était le commencement des monts Boumbabal. Nous avons suivi le pied de la montagne et nous avons vu des cases, petits dômes de paille posés sur le sol, de grandes amphores emplies de mil, un grand mortier à grains, en pierre, près d’un grand panier de paille grossière. Pas un homme. Tous ont fui à notre approche sans avoir eu le temps d’emporter leur mil. Peut-être viendront-ils demain. Il faut savoir attendre en Afrique.

Je me suis choisi une case pour la nuit. Je me suis couché. Et dehors, tout près de moi, Sama jouait du bandjo en songeant à Beylou, ou ne songeant à rien…