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PRÉFACE.

ces deux planètes, au lieu de les faire tourner autour d’un centre imaginaire. Mais persuadé que son système pouvoit seul convenir aux trois planètes supérieures, il le transporta aux deux inférieures et il fut égaré par une fausse application du principe de l’uniformité des loix de la nature, qui, s’il étoit parti de la découverte des Égyptiens sur les mouvemens de Mercure ou de Vénus, l’auroit conduit au vrai système du monde ». Vénus et Mercure ont leurs plus grandes digressions loin du lieu moyen du soleil. En commençant par Mercure, ses observations comparées aux anciennes, il détermine ses mouvemens, en quels points du zodiaque se font ses digressions, la plus grande et la plus petite suivant le mouvement des étoiles fixes. Il prouve que cette planète est deux fois périgée dans chacune de ses révolutions ; il donne la grandeur et la proportion de ses inégalités, ses mouvemens moyens par l’intervalle de temps entre deux observations, et ses époques pour la première année de Nabonassar par le mouvement moyen depuis cette année, retranché du lieu, de l’observation. On avoit trouvé que Ptolémée n’est pas heureux dans ce qu’il dit de Mercure, mais Lalande a révoqué ensuite dans son second mémoire, ce qu’il avoit avancé dans le premier, que la théorie de Ptolémée étoit plus imparfaite pour cette planète que pour les autres. Par exemple, avoit-il dit : « Son moyen mouvement annuel est trop petit de 45″, tandis que pour les autres planètes, l’erreur ne va qu’à environ 15″. Ces 45″ d’erreur par année, feraient aujourd’hui 20d, c’est-à-dire que les conjonctions arrivent actuellement cinq jours plutôt qu’elles ne sont annoncées dans les tables de Ptolémée ». Mais dans le second mémoire il ajoute : « Jusqu’ici on n’a pas tiré grand parti, ce me semble, des observations de Mercure, rapportées dans l’Almageste, qui furent faites il y a 16 ou 18 cents ans. Bouillaud en avoit calculé une partie dans son Astronomie Philolaïque. M. Cassini, dans ses Élémens d’Astronomie, les rejetta pour s’en tenir aux passages de Mercure sur le soleil. Pour moi, j’ai reconnu qu’elles sont importantes, et qu’elles déterminent le mouvement de l’aphélie, aussi exactement que les observations du dernier siècle[1] ». Exemple frappant du peu de fondement de plusieurs des reproches faits à Ptolémée.

Le dixième livre développe avec plus de clarté, les mêmes combinaisons de l’excentrique et de l’épicycle pour Vénus. Il démontre comment on trouve les points où l’écliptique est coupée par le diamètre de l’excentrique, qui passe par sa plus grande et sa moindre digression la grandeur de l’épicycle, les proportions de l’excentricité, les mouvemens moyens et les vrais, et enfin leurs lieux pour l’époque de Nabonassar. Il entre ensuite dans une théorie générale des trois planètes supérieures : il l’applique d’abord à Mars dont il détermine l’excentricité et la plus grande digression, ainsi que la grandeur de son épicycle ; et il finit par donner la correction de ses moyens mouvemens périodiques, et les lieux de cet astre toujours pour la même époque.

Le livre onzième poursuit la même théorie appliquée à Jupiter et Saturne : il détermine de même pour la première de ces deux planètes d’abord, et ensuite pour l’autre, l’excentricité et la plus grande digression, la grandeur de l’épicycle, leurs

  1. Second Mém. de M. Lalande sur Mercure, 1766. et Astronomie, 1771, tom. II.