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Page:Publications de la société d'archéologie dans le duché de Limbourg, volume 1 , 1864.djvu/116

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attirer l’attention des archéologues sur un point douteux.

M. van der Maelen a parfaitement rétabli ce petit vase de verre dans sa forme primitive. Cette forme est de celle qu’on appelle barillet. S’il m’est permis de me citer moi-même, voici ce qu’il est dit de ces sortes de vases dans Un cabinet d’amateur, à l’article Verrerie[1] « Une forme qui se retrouve constamment dans les cimetières gallo-romains de la France, de l’Allemagne, de la Belgique est celle du barillet. Ce sont des petits flacons à goulot peu allongé, à panse arrondie ornée de six cercles[2]. à chaque extrémité ou davantage. Ils sont soufflés dans un moule comme l’indique une double soudure. Ces barillets se divisent en deux groupes bien distincts ; les uns en verre blanc opalisé, parfois sans anse, parfois en ayant deux ou trois, fort rarement une seule ; les autres en verre commun de couleur verdâtre, et garnis d’une seule anse. Mais ce qui est surtout à remarquer, c’est que les premiers n’ont jamais d’inscription, tandis que les derniers ont presque toujours des noms ou des sigles. Ces légendes prouvent que la fabrique Frontinienne était une des plus florissantes et que ses produits s’étendaient fort loin. En effet, ce sont la lettre F ou le nom de la fabrique FRONTINIANA, en entier ou en abréviation, qui se trouvent le plus souvent sur ces vases. On peut consulter M. l’abbé Cochet, Normandie souterraine, pag. 163, pour connaître la variété de ces légendes et pour suivre le savant archéologue dans ses heureuses dissertations sur les fabriques des verriers gallo-romain. On y verra cette fabrique, située sans doute en Normandie vers le IIe siècle de notre ère, étendre ses produits dans un vaste rayon circonvoisin.

  1. Un cabinet d’amateur. Notices archéologiques, etc., p. 463.
  2. C’est en effet le nombre des cercles du vase décrit et dessiné par M. J. V. d. M., fig. 1a.