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Page:Publications de la société d'archéologie dans le duché de Limbourg, volume 1 , 1864.djvu/120

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provenaient de la Samothrace, ou de l’île de Samos dont Homère a chanté les potiers ; mais, dans la suite des temps, cette expression cessa d’être propre, car il existe des fabriques de ce genre de céramique en plusieurs localités d’Italie, d’Espagne[1], de France[2], et peut-être même d’Allemagne et de Belgique[3] : le nom de terra samia, encore employé par les archéologues d’Angleterre, ne peut plus indiquer autre chose, sinon que la perfection de cette poterie permet de la comparer à celle de Samos[4].

Bien qu’on retrouve dans plusieurs inscriptions antiques la qualification de negotiatores cretarii[5], et qu’on ait essayé de l’expliquer, en représentant ces marchands comme des importateurs de la terre destinée à la fabrication

  1. M. Edm. Tudot, Collection de figurines ou argiles, œuvres premières de l’art gaulois, p. 51, propose même le nom de poterie aretine, parce que Aretium (Arezzo) était un des endroits où cette poterie se fabriquait le plus.

    Voici quelques épigrammes du XIVe livre de Martial (98, 102, 108 et 114), qui paraissent se rapporter à diverses fabriques de poterie rouge lustrée :

    Aretina nimis ne spernas vasa, monemus,
    Lautus erat Tuscis Porsenna fictilibus.

    Accipe non vili calices de pulvere natos,
    Sed Surrentinæ leve toreuma rotæ.

    Quæ non sollicitus teneat, servatque minister,
    Sume Saguntino pocula ficta luto.

    Hune tibi Cumano rubicundum pulvere testam,
    Municipem misit casta sybilla suum.

  2. Plin., XXXV, 46 ; de Caumont, Cours d’antiquités monumentales, I, pp. 209 et suiv. ; Brongniart, Traité de l’art céramique, I, p. 445 ; Tudot, p. 51, donne le dessin de moules ayant servi à la confection de vases de cette espèce, que l’on a découverts dans le département de l’Allier.
  3. Messager des sciences historiques (publié à Gand), 1848, p. 391 ; Cochet (l’abbé), Normandie souterraine, p. 104.
  4. Brongniart, I, p. 446.
  5. De Montfaucon, Antiquité dévoilée, suppl., V, pp. 95 et 96 ; Gruter, Inscriptionum romanarum corpus absolutissimum, p. CXII, n. 12, et p. DCXLI, n. 3 ; Schayes, la Belgique, etc., II, pp. 159 et 284 (inscription d’un autel dédié à la déesse zélandaise Néhalennia) : v. aussi Hagemans, Un cabinet d’amateur, p. 411, ouvrage très intéressant publié en 1863, et, sauf quelques légères erreurs, destiné à servir de vade-mecum à tous les antiquaires.