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Page:Publications de la société d'archéologie dans le duché de Limbourg, volume 1 , 1864.djvu/125

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que les vases de terre dite sigillée jouassent parfois un rôle dans les cérémonies du culte[1]. On peut même en citer un emploi spécial ; les tessons de cette poterie passaient pour avoir la propriété de guérir les blessures qu’ils faisaient ; les Galli, prêtres de Cybèle, obligés de se mutiler, choisissaient cette sorte de tessons, à cause de leur bonne réputation, et sans doute pour se faire le moins de mal possible[2].

La circonstance qu’on n’avait jamais, au dire de M. Brongniart[3], trouvé dans les sépultures des poteries de terre dite sigillée, autrement qu’en fragments, lui fit ériger en régle absolue que ces poteries destinées particulièrement aux usages domestiques, n’étaient jamais employées dans les sépultures ; des découvertes[4] de nombreuses poteries dites sigillées dans les tumules de Seron (Namur), de la Bortombe, à Walsbetz, ancienne dépendance de Montenaken (Limbourg belge), et de Hémava, à Montenaken même, prouvent le contraire, ou au moins restreignent l’application de la règle aux vases à reliefs moulés[5].

M. de Longpérier[6] avait remarqué que les vases de terre dite sigillée, ne se trouvent jamais qu’en compagnie des monnaies des premiers empereurs ; c’est en effet ce qu’on a observé dans les fouilles dont il vient d’être parlé ; c’est donc avec raison que M. Roulez[7] a

  1. « Oratio exstat Lælii, quam sympuvia pontificum diis immortalibus grata sint, ut dicit capedines » (Cic., de Rep., VI, fr. ap. Non., v. Samium, p. 398.
  2. Plin., XXXV. 46 ; Hagemans, p. 411, note 1.
  3. I, pp. 432 et 436.
  4. Les fouilles de la Bortombe et de la tombe Hémava feront de la part de l’auteur, l’objet de notices spéciales dans le Bull. des comm. roy. d’Art et d’Archéologie. Des fouilles de Séron, il a été rendu compte dans les Ann. de la Soc. d’archéol. de Namur, IV, p. 13.
  5. C’est l’opinion de M. Hagemans, p. 418.
  6. Ap. Roulez, Bull. Acad. roy. de Belg., XIX, 2°, p. 392.
  7. Ibid, XIX, 2°, p. 393 ; v. aussi XX, 1°, p. 122.