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Page:Pujo - Phyllis, 1922.djvu/165

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PHYLLIS

Ayez quelque pitié pour celui qui se dit pour la vie :

« Votre toujours aimant et respectueux :

« M. J. C. »

Que s’est-il passé ensuite ?

Le rapprochement eut lieu certainement et ils durent être pendant un certain temps des fiancés modèles : ils se voyaient trop souvent pour s’écrire, car je constate un grand vide d’une dizaine de jours entre les dates.

28 avril.

« Je suis allé chez vous sans vous trouver, c’est pourquoi je vous écris ces lignes. Je voulais simplement vous faire observer, ma chère amie, et cela par souci de votre précieuse santé, combien l’événement qui se rapproche vous rend nerveuse. Je suis vraiment peiné d’être témoin de scènes comme celle qui eut lieu hier chez la couturière, où vous m’aviez permis de vous accompagner. Il s’agissait de me montrer ce modèle de robe dont vous avez esquissé vous-même le dessin avec le goût exquis que vous possédez. La couturière a mal compris vos intentions, vous vous en êtes aperçue de suite quand la jeune fille qui faisait l’office de mannequin se présenta. Cette toilette manquait de grâce et je comprends votre contrariété en constatant que vos instructions n’étaient pas suivies, mais je ne crois pas que ce fut une raison suffisante pour vous précipiter sur le mannequin, lacérer la robe, la mettre en lambeaux, terrifier, enfin, tout l’établissement. Je vous assure que je ne me sentais pas très fier en retournant à notre auto. Que serais-je devenu si pareille chose s’était passée à Londres ? Fanny… ne craignez-vous pas de lasser ceux qui sont autour de vous ? »

« M. J. C. »
« 2 mai

« Qu’avez-vous donc fait à Brewster pour qu’il me revint en cet état ? Je n’ai obtenu de lui que des renseignements très confus, car il était extrêmement monté contre vous.

« Il a, paraît-il, voulu vous faire part de certaines idées à lui, concernant la bonne entente des époux dans le mariage et les concessions mutuelles qu’ils se doivent l’un à l’autre. J’avoue que c’était maladroit, mais le pauvre garçon a une grande affection pour moi, et il a la faiblesse de vouloir s’occuper du bonheur des autres.

« Je crois que cette fois, il se souviendra de garder pour lui ses réflexions personnelles. La cicatrice