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Page:Pujo - Phyllis, 1922.djvu/53

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PHYLLIS

sœur de M. de Vere et des cousines de Mark.

Un grand ami de mon mari, sir Francis Garlyle, agissait comme grand maître des cérémonies.

À l’aurore de cette mémorable journée, je me levai et fis seule la plus grande partie de ma toilette.

À huit heures, Ketty frappa à ma porte. Elle me remit un lourd paquet cacheté sur lequel je lus ces mots, écrits par mon fiancé : « Avec ma profonde tendresse ».

Je l’ouvris.

C’étaient tous les diamants des Carrington remontés à neuf et mis à ma mesure : colliers, bagues, bracelets et diadème, plus beaux et brillants que jamais.

Enfin, nous partîmes pour l’église, moi parée comme une châsse, tout mon cortège derrière moi, et, en ce jour de septembre plein de soleil resplendissant de fleurs, de chants d’oiseaux, avec les claires toilettes passant au milieu des haies fleuries, l’on eût dit vraiment le cortège d’une reine.

Une heure plus tard, les paroles définitives étaient prononcées et l’anneau emblématique brillait à mon doigt.

Pour la dernière fois, je signai : Phyllis Vernon.

Sir Francis Garlyle venant au-devant de moi, dans la sacristie, baisa ma main et, en attachant à mon poignet un bracelet serti de brillants, il me dit :

— Daignez accepter mes hommages et tous mes vœux de bonheur, mistress Carrington.

Je tressaillis en entendant résonner à mes oreilles mon nouveau titre. Dans mon trouble, je pus à peine le remercier.

Mariée, moi, Phyllis, qui hier encore jouais à la poupée !

Me voici devenue une dame, j’irai habiter le beau château… Mes robes de velours et de soie traîneront dans les allées du parc !

Mais, en sortant de l’église, appuyée au bras de mon mari pâle de bonheur et d’émotion, je ne pouvais le croire encore.

Et, lorsque, avec lui seul, je montai en voiture, je ne pus m’empêcher de lui demander :

— Est-il possible, Mark, que nous soyons mariés ?

Il me dit avec son tendre sourire :

— Mais oui, je le crois. Et passant son bras autour de ma taille, il m’embrassa doucement.

« Maintenant, chère aimée, murmura-t-il, nous allons être heureux, la vie entière !

Déjeuner, toasts, discours, tout cela passa devant mes yeux comme en un rêve.

Les invités nous ont quittés, mon mari est en bas