Page:Puyjalon - Les hommes du jour Joseph Marmette, 1893.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



Fragment.


… Mères venues pour surveiller, jeunes filles et garçons tous un peu fatiguées par le trajet, la poussière et l’ardeur du midi, s’assirent, d’abord silencieux et s’épongeant le front, sous un bouleau qui, non loin de la rivière, se dressait coquettement drapé dans son justaucorps de satin blanc, et de ses longs bras frémissant couvrait de son ombrage cette charmante jeunesse. L’arbre animé par une légère brise faisait bruire, au dessus des couples rapprochés, ses feuilles qui murmuraient amoureusement au moindre souffle comme sous l’étreinte d’une caresse tandis que les grands sapins d’à côté mariaient leur musique berceuse au gai murmure de l’eau qui gazouillait sur les cailloux, et qu’un pinson des bois jetait au loin ses deux notes uniques dont la dernière, quatre fois répétée, forme comme la première une quarte liée d’une mélancolie pénétrante…

Joseph Marmette