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À LA TERRE

Chaque chose a sa voix murmurante ou sublime,
Chaque être ses concerts.

Grenade, étale au jour ta parure enflammée ;
Roses, du vert laurier, couronnez les rameaux ;
Et toi, bel oranger, que ta fleur embaumée
Par les amans, par les vierges aimées,
Forme d’épais berceaux !

Ô Terre ! enivre-toi de joie et d’allégresse,
Car la vie et l’amour débordent dans ton sein ;
De ton brillant époux le regard te caresse,
Belle et parée, ainsi qu’à ton premier matin,
Quand la main du Très-Haut te lança dans l’espace,
Et qu’œuvre magnifique, où brillait sa splendeur,
Dans les champs éthérés tu vins prendre ta place,
Devant les cieux ravis qui t’admiraient en chœur !