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À LA TERRE.

Où dorment dans l’oubli les cendres confondues
Du peuple et des tyrans !

Ô Terre ! n’as-tu pas pitié de leur délire,
Quand, de ton noble sol se disputant l’empire,
Ils combattent sans fin ;
Oubliant que bientôt, tombés dans la poussière,
Ils ne conserveront de leur fortune altière
Qu’une couche en ton sein ?

Mais pourquoi souffres-tu, mère aux humains commune,
Que, parmi tes enfans,
Les uns soient condamnés aux pleurs, à l’infortune,
Tandis que, triomphans,
Les autres, enivrés de leurs richesses vaines,
Se partageant tes monts, tes forêts et tes plaines,