Page:Quatremère de Quincy - Considérations morales sur la destination des ouvrages de l’art, 1815.djvu/108

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style d’accompagnement, le même goût et le même appareil que dans les concerts profanes ? La seule différence est celle des paroles, qui, devenues le motif, plutôt que le sujet du chant, ont perdu jusqu’à la propriété de nous en instruire. Comment pourrait-il résulter de là l’impression parliculière d’un caractère spécial, quand rien ne concourt à l’établir ; quand, au lieu d’être invitées à favoriser l’ébranlement de l’imagination, toutes les facultés, distraites en sens contraire, ne semblent appelées qu’à soustraire l’âme aux émotions qu’elle cherche ?

Avec moins de moyens et moins de bruit, la musique, vraiment appropriée à son emploi dans les sujets religieux, par la gravité de ses accords, véritablement mise en scène, soit par l’effet mystérieux des instrumens, soit par les convenances du lieu, soit par un accord plus réel avec les cérémonies produirait des impressions plus fortes, et du genre de celles que l’on nous a trop habitués à juger incroyables.

Qu’on se rappelle ces chants si simples et si touchans qui terminent à Rome les solennités funèbres de ces trois jours que l’Église destine particulièrement à l’expression de son deuil dans la dernière des semaines de la Pénitence. C’est dans