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plus ou moins indépendantes de ces élémens primitifs de l’ordre naturel ou politique, élémens qui nous dominent, et que nous ne dominons pas. Elles dépendent plus qu’on ne pense de l’action des hommes qui, par leur position, peuvent influer sur la direction des Arts, des artistes et de leurs ouvrages. Ainsi ces causes se développeront d’une manière utile ou nuisible, selon l’impulsion qu’on saura donner à certaines habitudes sociales ; selon que les leçons de la théorie cultiveront en nous un sentiment plus ou moins éclairé des principes du goût ; selon qu’on favorisera certaines opinions, certains usages propices ou contraires aux Arts.

Mon dessein n’est donc pas de traiter ici des deux premier genres de nécessité. L’examen de ces sortes de causes peut être un sujet curieux pour le philosophe ; mais une fois qu’elles sont reconnues pour être hors de notre pouvoir, tout ce qu’on peut en dire est sans application.

Me bornant à ce qui appartient au troisième degré de nécessité, je n’entreprendrai pas encore de développer tous les effets utiles qu’il est toujours possible d’exiger des Arts. Je veux me contenter de faire voir que c’est à augmenter et à multiplier les rapports utiles qu’ils ont avec la