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LETTRE DÉDICACE

se réunirent a Notre-Dame-du·Trépas, où les gens de la cote vouaient les navigateurs au v ‘ péril de la mer et les malades au passage de la mort. Leur voeu prononcé, elles se rendirent ensemble a Kernhuel et elles offrirent au châtelain leurs superbes chevelures, dont il tressa des eordages et même orna des armures invin· cibles : car des cheveux de femme sur un cimier avaient la vertu d’un talisman etils conjuraient le destin. Et puis, les vaillantes iiancées, vétues de blanc, voilant leurs têtes découronnées, se réfugièrent a Notre-Dame·du-Trépas. Le soir méme, les Anglo—Saxons mirent le_ feu ala chapelle. Mais on dit que les restes des cent vierges se recueillirent spontanément ; et ` elles allèrent d’elles-mêmes se coucher en terre sainte. — Et l’on raconte aussi que la lune, , dans les nuits claires, illumine étrangement le morne cimetière du Trépas ; et des tombes dispersées apparaissent, entr’ouve1·tes, où reposent cent jeunes Elles, voilées, vêtues de blanc, et peine ensommeillées.

Le patriotisme populaire se nourrit de ces légendes. Ce sont des vérités générales, plus vraies parfois que l’l1istoire documentée.

Je ne sais plus ou j’ai ecrit que ma petite patrie bretonne se dresse au bout de mon horizon