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NOTES DE VOYAGE

Le gwerz est dénué do refrain, et la mélodie en est quelquefois une très simple mélopée. Le refrain doit être spécialement réservé au .son« ou katiaouen. Un so/in peut n’èlrc pas autre chose qu’un récit ; maïs il n’affiche jamais ni l’allure mélodique ni L’importance du gwerz, au point de vue de l’histoire cl de la légende. Les mélodies serviraient à démontrer définitivement que le sotrn et le gwwz sont d’origine el de nature diverses, et qu’il n’y a pas entre eux que la différence du refrain : à entendre alternativement une complainte et Tin chant d’amour cl mémo une berceuse, on ne saurait s’y méprendre. Justement à cause du diskan, que redit la foule, le requiert une mélodie bien rythmée ; et il est rare, encore pour celle raison, qu’on y rencontre les changements de mesure ou de ton familiers a la clianson populaire. C’est la même observation pour la mesure du vers, aussi fidèlement observée que possible dans le sonn : les vers allongés ou raccourcis ne sont fréquents que dans la complainte. Le gwerz^ qui est un récitatif, n’a besoin que d’un seul chanteur : celui-ci devient libre de son allure, et la psalmodie la moins compliquée suffit aussi bien qu’un chant caractérisé au développement de son poème, pourvu que ce soit chanté.

Reconnaissons que des gwerz ont été composés avec ce diskan que la foule répète. Mais c’était là une faute. De tels chants sont toujours l’œuvre de quelque poète moderne ; jamais un vrai barde, sorti ou inspiré du peuple, ne confondit une élégie ou une satire avec le récit rimé ou le poème de longue haleine. Et s’il est incontestable que le récit ne soit pas exclu du sonn, reste à savoir sous quelles conditions il y a le droit d’entrée. La mélodie de Ar Bonomik, celle de Ami Andoidllen, sont adaptées à des somi narratifs. Mais la narration n’est plus alors tout le fond même de la chanson ; ce n’en est que le prétexte, pour ainsi dire ; l’in

dislinct (voy. plus loin p. IS, iSet suiv.). tl me semble que ta classiBc&tioa la plus simple est la meilleure pour uue littérature essentiellement inüépeudante des conventions modernes et des divisions classiques ; et, à ce comptc-lâ, la ronde n’est rien qu’un sonn, et ,lo cantique, lorsqu’il n’est pas aecompagné du dts&an, ou refrain, devient, comme tout récit en vers, un gwen.