Page:Quellien - Chansons et danses des Bretons.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
16
CHANSONS ET DANSES DES BRETONS

On dirait des berceuses que leur importance ne se révèle pas de prime abord. Doivent-elles le peu d’attention qu’on leur prête, à l’insignifiance relative du sujet, ou bien à l’obscurité dont quelques-unes sont enveloppées ? Mais il y a bien fl autres chansons, qu’on écoule tous les jours, quoique les paroles en soient absolument inintelligibles : en vouloir quelque interprétation, c’est demander aux gens du peuple de traduire les chants latins qu’ils répètent, le dimanche à la messe.

Le jeune public auquel est consacré ce genre de berceuses ne cherche pas, du reste, à comprendre. Que Tair fasse les trois quarts de la chanson, voilà qui lui suffit. Lui ne subit guère que i impulsion de ta cadence mélodique. Qu il y ait pourtant des chansons de berceau, dont le sens suit accessible, c’est indiscutable. Il en est qui présentent une broderie habile sur un canevas très simple ; d’autres sont des récits allégoriques, des Iiistoricllcs : celles-ci ont généralement une forme littéraire ; elles sont l’œuvre de quelque lettré, tombée dans le domaine commun On peut, sans avoir 1 iiir du tout de soutenir un paradoxe,, avancer, d’une berceuse^ que plus le sens logique el suivi en échappe, plus on a raison d admettre que c’est une chanson vraiment populaire. Vite j ajoute que cette obscurité n’est pas un crilériiim applicable à tous les cas de folk lore.

Les ea ?iltçues se trouvent dans une situation difficile à définir. Mais ils tiennent tant de place, sinon dans la vie du peuple, au moins dans la poésie bretonne, qu’îl faut les réserver el les considérer à un point de vue spécial. Et les chansons de métiers, à quelle curieuse étude ne donneraient-elles pas lieu ! D’après une statistique récente on a découvert que cent et quelques noms de famille en Bretagne ont été dérivés de la seule industrie du lin. On no s imagine pas, du premier coup, quels renscîgnomenls divers on obtiendrait de la simple poésie du peuple* Le personnage t- Â citer, entre ces poéMes de lettrés Qui sont deycnucâ poputoireB, quoiquea chaula de«<7e/cft Art ù>’ h (Drizcui), plusieurs au très de « Bombai d Kerne u {Prosper Proux), etc.