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Page:Querlon Verrier - La Princesse a l aventure, 1904.djvu/60

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de lait dont elle fit une bouillie qu’elle assaisonna de cannelle râpée et de feuilles de thym.

Le singe, qui s’était occupé toute la journée de se gratter sur le pont, la pie qui avait bâillé et jacassé, et l’accordéon qui était resté suspendu au mur, la regardaient faire avec curiosité. Et la femme du marinier fut bien surprise quand elle la vit poser au milieu du pont le grand bassin plein de bouillie ; mais comme elle savait que la petite fille ne lui répondrait pas, elle alla se coucher sans lui rien demander.

Le chaland était amarré auprés d’un vieux moulin dont la roue ne tournait pas. L’eau grondait au-dessus des vannes baissées. Il faisait du vent. Les peupliers du bord se balançaient en bruissant. Clarisse eut peur. Une carriole roula dans la campagne et des chiens aboyèrent. La lune se leva. Elle était toute déchiquetée. Des nuages passaient vite sur le ciel. L’eau clapota tout autour du chaland, et les peupliers jetèrent leurs grandes ombres noires sur le pont.

Comme les nains ne venaient pas, Clarisse frappa du pied le bassin qui résonna. Elle